La genèse des cyclos


Les cyclofficines sont nées en 2010 d'un désir collectif d'essaimer les pratiques d'autonomie vélorutionnaire. Il s'agit de trois associations différentes qui ont grandi ensemble : elles ont commencé par des ateliers de rue, puis ont réussi à obtenir des locaux (Paris en 2012, Ivry en 2013 et Pantin en 2014). En plus des ateliers de rue, il y a donc des permanences dans chaque atelier ainsi que plein d'autres projets selon les envies du collectif (stage pour les enfants, cyclo-voyages, bourses aux vélos, alleycats...) Si elles ont chacune leurs spécificités, les cyclos partagent néanmoins des pratiques autogestionnaires et des outils communs.

Statuts
Les Cyclofficines sont trois associations loi 1901. Leurs objet et fonctionnement sont décrits dans leurs status (qui seront bientôt disponibles en ligne mais pas tout de suite).

  • Paris
  • Pantin
  • Ivry


  • Chartes
    On vous partage bientôt les chartes! (car elles ont des petites variantes).

    Le principe


    Autogestion
    Le principe fondateur des Cyclos est : "Fais-le toi-même!"
    Les Cyclofficines d'Ile de France sont des ateliers d'autoréparation de vélo autogérés : dans l'atelier, tu répares toi-même ton vélo, et tu laisses les autres faire de même. On s'entraide, sans faire à la place de l'autre, afin de devenir autonome ensemble : c'est la vélonomie!
    Cet esprit s'étend à toute la vie de l'asso : il suffit d'être adhérent.e à jour de cotisation pour y prendre part, et chacun.e est responsable de son bon fonctionnement.

    Réemploi
    Tu ne trouveras dans les cyclos que des vélos et des pièces issues du réemploi, car le réemploi est une alternative viable à la surproduction et la surconsommation qui nous détruisent (les humain.es, les animaux, la planète... le vivant en général).
    Les vélos que tu trouveras à l’atelier proviennent de dons de particuliers, de caves encombrées ou de la déchetterie. Les pièces détachées si soigneusement triées proviennent du travail bénévole lors des apéros démontage. Et il y a de quoi faire ! Toi aussi, adopte un vélo, aide nous à faire des récups, vient trier les pièces. Les ateliers recèlent de trésors inestimables pour qui n'a pas peur de chercher.

    Prix Libre
    Les cyclofficines pratiquent le prix libre, c'est à dire que le prix de ta cotisation, d'un vélo ou d'une pièce détachée n'est pas lié à une valeur marchande désincarnée mais dépend à la fois de la valeur que tu lui accordes (le prix que tu estimes juste) et ce que tu es en mesure de payer. Dès lors, acquérir ou réparer ton vélo ne dépend pas de tes moyens financiers : c'est pourquoi on parle d'ateliers solidaires.
    A Paris et Ivry, tu trouveras des pièces détachées à prix libre ainsi que des vélos remontés par les salarié.es et les bénévoles. Ces vélos "prêts à rouler" sont à prix fixe, mais raisonnable. A Pantin, les vélos récupérés sont laissés dans l'état ou ils ont été récupérés et sont accessibles à prix libre, comme le reste des pièces détachées.

    Cycloféminisme


    Aussi sûrement que nos villes se sont développées autour de la voiture, la mécanique et le vélo sont des activités ancrées dans un système capitaliste hétéropatriarcal et sexiste. Toutefois, les ateliers vélo sont des terrains où les rapports de domination, si présents dans notre société, peuvent enfin tendre à disparaître. C'est pourquoi les Cyclofficines proposent des ateliers pour les femmes, les personnes intersexes, les personnes non-binaires, les personnes trans.

    La vélosophie


    C'est l'idée selon laquelle la pratique du vélo, son entretien et sa réparation, ainsi que la sociabilité qui en découle, enjoingnent à penser l'urbanité qui nous entoure de manière radicalement alternative. Là où la voiture et les transports offrent une vision uniforme et désincarnée d'un territoire, le vélo nous oblige à le considérer sous un aspect sensible : ici une côte, ici un passage dans les bois loin des voitures, la pluie de novembre qui oblige à ralentir ou le soleil de printemps qui galvanise.
    Les vélos que nous utilisons ne sont pas neufs, ils n'ont de valeur que l'attachement que nous leur portons. Ils sont uniques, sauvés de la benne et réparés par nos soins, à notre manière. Nous les connaissons par coeur, dans leurs moindres bruits. Nous allons où nous voulons, quand nous voulons. Sauf contre-indication médicale ou handicap, nous le faisons sans dépendre de ressources mortifères telles que le lithium, le charbon, le pétrole ou le nucléaire.
    Nos savoirs et nos connaissances n'ont d'intérêt que partagées : nous mettons nos outils et nos ressources en commun.
    Convivialité /kɔ̃.vi.vja.li.te/: liberté individuelle réalisée dans la relation de production au sein d’une société dotée d’outils efficaces; inverse de la productivité industrielle.
    L'outil juste répond à trois exigences :

  • il est générateur d'efficience sans dégrader l'autonomie personnelle,
  • il ne suscite ni esclaves ni maîtres,
  • il élargit le rayon d'action personnel.

  • Les humain.es ont besoin d'un outil avec lequel travailler, non d'un outillage qui travaille à sa place. Iels ont besoin d'une technologie qui tire le meilleur parti de l'énergie et de l'imagination personnelles, non d'une technologie qui les asservissent et les programment. — Ivan Illich, La convivialité.

    Les ressources


    Les Cyclofficines d'Ile de France font partie d'un réseau plus vaste d'ateliers d'autoréparation de vélos, dont le but est de promouvoir activement le vélo, le réemploi et le transfert de connaissances mécaniques. Ces ateliers existent dans le monde entier!
    Si tu veux en savoir plus, voici quelques liens utiles :

  • l'heureux cyclage
  • le Wiklou
  • vélorution bastille

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